• QUINAUD, -AUDE,
    Adjectif (vieilli)

    Penaud.
    Synonymes : confus, honteux.

    ENQUINAUDER</strong />
    Verbe transitif

    Enjôler, rendre quinaud.


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  • Le moqueur moqué

    Un escargot
    Se croyant beau, se croyant gros,
    Se moquait d'une coccinelle.
    Elle était mince, elle était frêle
    Vraiment, avait-on jamais vu
    Un insecte aussi menu !
    Vint à passer une hirondelle
    Qui s'esbaudit du limaçon.
    - Quel brimborion! s'écria-t-elle,
    C'est le plus maigre du canton
    Vint à passer un caneton.
    - Cette hirondelle est minuscule,
    Voyez sa taille ridicule
    Dit-il d'un ton méprisant.
    Or, un faisan aperçut le canard et secoua la tête :
    - Quelle est cette minime bête ?
    Au corps si drôlement bâti ?
    On n'a jamais vu plus petit
    Un aigle qui planait, leur jeta ces paroles
    - Êtes-vous fous ? Êtes-vous folles ?
    Qui se moque du précédent
    Sera moqué par le suivant.
    Celui qui d'un autre se moque
    À propos de son bec, à propos de sa coque,
    De sa taille ou de son caquet,
    Risque à son tour d'être moqué.  

    Pierre Gamarra


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  • NITESCENCE
    Substantif féminin

    Littér. Lueur, éclat, luminosité.

    Du latin nitescere</em /> « devenir luisant, se mettre à briller ».


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  • Ils arpentaient les rues et campaient sur les places
    Chargés d'objets obscurs, de graines ou bien de vent
    Proposant tout ou rien et de bien peu vivant
    Leurs grands cris appâtant la vaine populace
    Ils arpentaient les rues et campaient sur les places

    Oh, combien je regrette leurs voix et leurs musiques
    Leurs mains escamotant les piécettes d'argent
    Pour service rendu à quelque bonne gens
    Et leur air de se foutre de la chose publique
    Oh, combien je regrette leurs voix et leurs musiques

     

    Que sont donc devenus
    La remailleuse de bas
    Le crieur de journaux
    Et la loueuse de chaises ?
    Où donc se sont perdus
    La cardeuse de matelas
    L'aiguiseur de couteaux
    Et le sucreur de fraises ?
    Qui donc les a revus
    Le vendeur de mouron
    La porteuse de pain
    Et le montreur de vues ?
    Ils ont bien disparu
    Le grilleur de marrons
    L'écorcheur de lapins
    Et le chanteur des rues

    On n'achetait pas que terrestres nourritures
    Autrefois dans nos rues, on y trouvait aussi
    Des colporteurs d'histoires et des marchands d'oublies
    Et il y avait du rêve plein les petites voitures
    On n'achetait pas que terrestres nourritures

    Que sont donc devenus
    La faiseuse d'embarras
    L'accordeur de violons
    Et la teneuse de jambe ?
    Où donc se sont perdus
    La liseuse de draps
    L'ensommeilleur de plomb
    Et le violeur de gambe ?
    Qui donc les a revus
    L'écriveur de tartines
    L'avorteuse de choux
    Et le fouteur de guignon ?
    Ils ont bien disparu
    Le lécheur de vitrines
    La bourreuse de mou
    Et l'encaisseur de gnons

    Certains étaient tenus à l'écart de la foule
    Exerçant un négoce un peu plus inquiétant
    Facteurs de basses oeuvres et vendeurs d'orviétan
    Artisans du frisson, experts en chair-de-poule
    Certains étaient tenus à l'écart de la foule

    Que sont donc devenus
    La toucheuse de boeufs
    L'enjoliveur d'obus
    Et le pinceur de louches ?
    Où donc se sont perdus
    Le dénoueur de noeuds
    La torcheuse de culs
    Et l'enculeur de mouches ?
    Qui donc les a revus
    Le dépendeur d'andouilles
    La mangeuse de santé
    Et l'étouffeur de vents ?
    Ils ont bien disparu
    La gonfleuse de couilles
    Le démorveur de nez
    Et l'étrilleuse de glands
    La tripoteuse d'acné
    Le faiseur de mauvais sang
    La fileuse de diarrhée
    Et l'équarrisseur d'enfants

     

    Juliette
    PETITS MÉTIERS

    Paroles : Pierre Philippe


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  • Mon front pâle est sur tes genoux

    Mon front pâle est sur tes genoux
    Que jonchent des débris de roses ;
    O femme d'automne, aimons-nous
    Avant le glas des temps moroses !

    Oh ! des gestes doux de tes doigts
    Pour calmer l'ennui qui me hante !
    Je rêve à mes aïeux les rois,
    Mais toi, lève les yeux, et chante.

    Berce-moi des dolents refrains
    De ces anciennes cantilènes
    Où, casqués d'or, les souverains
    Mouraient aux pieds des châtelaines.

    Et tandis que ta voix d'enfant,
    Ressuscitant les épopées
    sonnera comme un olifant
    Dans la danse âpre des épées,

    Je penserai vouloir mourir
    Parmi les roses de ta robe,
    Trop lâche pour reconquérir
    Le royaume qu'on me dérobe.

     

    Stuart MERRILL (1863-1915) 
    (Recueil : Petits poèmes d'automne)</em />


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